Pour découvrir une discipline aéronautique, les livres ne suffisent pas toujours. Dans le cas du vol en planeur, les belles journées de cumulus nous donnent l’opportunité de belles rencontres… Bien sûr, il existe des terrains particulièrement réputés pour pratiquer ce sport : Saint-Crépin, Vinon-sur-Verdon, Puivert etc… En réalité, il est possible d’en faire également tout près de chez vous, un peu partout en France, principalement à la belle saison.
Ce jour là, c’est sur les bords de piste du terrain de Barcelonnette, près de GAP, que nous rencontrons Daniel, pilote depuis plus de 30 ans. Là bas, « le vol nature » prend tout son sens : l’homme, la machine et les éléments se retrouvent en parfaite communion. Daniel décide de nous emmener sur un planeur biplace Alliance 34 pour aller flirter avec les cimes, au plus proche de la nature. Ce jour là, sous une chaleur propice à la pratique, les conditions sont parfaites. »C’est excellent, de la convection, un plafond à plus de 3300m, de l’ensoleillement des pentes » me confie le pilote.
Installation à bord, treuil en place, top décollage !….
Peu de temps après cette montée quasi verticale jusque 350m, il faut immédiatement prendre les ascendances. Celles données par les pentes des montagnes d’abord, plus celles données par la convection de l’air chaud à proprement parler. Et pour cela, le Vol à voile demande une analyse permanente. En navigation, il faut décider des 5 à 10 prochaines minutes à chaque moment du vol, trouver la bonne ascendance qui permettra d’avoir le meilleur taux de montée. Un vrai sport physique et cérébral qui l’est d’autant plus en compétition ! « Partir avec une idée de circuit et dame nature décidera du reste » est le crédo des vélivoles qui savent combien il faut rester humble devant elle. En dessous de nous, entre deux cumulus, des rapaces : Vautour, Aigle royal. Autour, un silence presque parfait à l’exception du bruit des filets d’air sur notre verrière.
Le silence… bien loin de nombre d’autres activités aéronautiques. Des treuils électriques sont parfois utilisés pour le remorquage des planeurs et rappelons qu’au Salon du Bourget 2017, un planeur avait été remorqué par un EXTRA 330LE, un appareil totalement électrique. Le Vol à voile est décidément bien une activité écologique.
Notre vol se poursuit dans cette enivrante bulle de bonheur, dont il faut savourer chaque seconde. D’ailleurs, le bonheur ne se lit pas, il se vit.